jeudi 5 juillet 2012

L'Europe au bout du pouce...


Nous sommes deux filles qui aimons s'entendre raconter des histoires, et, qui, partageuses, en inventons souvent. Celle(s) que nous nous apprêtons à écrire fourmille d’imprévu, de suspense et d'inopiné, d'aubaines… 
Sans carte ni guide, sans itinéraire, au gré du bon vouloir d'automobilistes solidaires, d'hôtes éphémères, vacanciers ou autochtones, aux hasards des carrefours, de hameaux en métropoles, rallier Paris à Istanbul, orteils à l'air, pouces en l’air.

"L’important n’est pas la destination, mais le chemin", comme le rappelle le célèbre adage. En l’occurrence, disons la route, puisqu’à travers l’Europe de l’Est nous risquons de croiser davantage d'asphalte que de terre battue : France, Italie, Slovénie, Croatie, Bosnie, Serbie, Montenegro, Bulgarie, Grèce peut-être, Turquie en bout de piste… L’Europe est à portée de mains, au bout des doigts.

Provoquer la rencontre, voyager en laissant la part belle à l’imprévisible, l'inattendu, semer des mots écrits, chantés, en choeur, en rythme, en français, croate ou javanais, en récolter d’autres auprès d’inconnus. 

Combien de kilomètres ensemble ? Quelle direction ? Une halte improvisée ? Une escale par ici ? Un repas partagé ? Une nuit blanche ? Un poème ? Un verre ? Partager, puis repartir. Raconter avant, jouir d'aujourd'hui, et inventer demain … Parlez-nous d’un chemin qui vous a marqué. Une tranche de vécu ou fantasmé, un bout de promenade, une parcelle de traversée, une bribe de déambulation, un morceau d'ici ou d'ailleurs… Et écrivons la suite ! 

Chaque personne qui ponctuera notre chemin, héritera d'un fragment de carte routière correspondant au trajet parcouru ensemble. Quelques mots et le souvenir d'une rencontre, fugitive. Destins croisés, en pointillés. Qui lie, qui relie. Paris à Istanbul. Les langues et les souvenirs. Deux jeunes femmes à l’Europe qu’elles connaissent mal.

Tant que la roue tourne, que la routine nous échappe, partons, sac au dos et envie collée aux baskets, vous connaître. Là-bas, à l’est.

Qui ?

Aurélie
a 28 ans mais plus vraiment toutes ses dents. L'une d'elles lui cause bien du tracas... mais elle s'évertue à croquer la vie de celles qui lui sont restées fidèle. En outre, elle ne mord pas, ce qui présente bien des avantages
Tour à tour animatrice, libraire, journaliste, attachée de presse dans l'édition, elle a toujours eu le goût du voyage, aspiré à l'ailleurs, à l'autre. Eternelle émerveillée, globetrotteuse insatiable, elle aime les rencontres, les mots rares, les récits d'aventure, les animaux à poils, les plantes à fleurs, les originaux, les étoiles, les enfants pas sages, les monstres gentils… Idéaliste, réfractaire aux lendemains planifiés, à la programmatique, aux convenances, Aurélie est avide de surprenant, d'impromptu, de fortuit, d'exclamatif ! Elle bouge et parle tout le temps, siffle, sait faire la roue, du violon et des bulles. 
Aurélie n’aime pas trop les filles mais elle aime Sandra. D’autant plus qu’elle ne la connaît pas (trop). 



Sandra
est boulimique d’activités. Elle chante, écrit, photographie, joue et gigote sans cesse. Après le tour du monde en 81 Femmes qu’elle a réalisé en 2007 (dont le récit Same same but different a été publié aux éditions Michalon), son sac à dos lui manquait. Elle est allée loin, mais a enjambé les destinations à deux pas (de pouce). Sandra a peur en voiture mais peut serrer les dents (puisque les siennes vont très bien), elle rit comme elle pleure, pour rien, en un battement de cil. Elle adore tout ce qu’elle ne connaît pas encore et a dix idées par minute. Elle aime les chats galeux, les enfants impertinents, kidnappe toute guitare qui lui passe à portée de main. Elle ne sait pas se débarrasser des gens collants, est souvent en retard, fait des blagues nulles et est drôle sans le vouloir.  Lorsqu’elle chante, elle se fait appeler Marine Goodmorning parce que c’est le seul mot anglais qu’elle connaissait lorsqu’elle a choisi son pseudo. Depuis, elle a bossé Shakespeare, appris l’Allemand, l’Espagnol et le Japonais. Pas le Serbe, dommage.  
Sandra n’aime pas trop les femmes mais elle aime Aurélie. D’autant plus qu’elle ne la connaît pas (trop).